工程师协会倪金城参与编辑ENSAE ParisTech校友会2012年2月号”中国”专刊

N°43 – Février 2012 de Variances (Revue des Anciens de l’ENSAE) : Chine : année du Dragon ou Dragon de l’année ?

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Le numéro 43 (Février 2012) de la revue Variances de l’AA ENSAE (Association des Anciens de l’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique) est en grande partie consacré à la Chine. La revue est téléchargeable sur le site AA ENSAE avec le lien suivant : http://ensae.org/docs/2012101042_var43-web-planche_01-02.pdf.

Onze articles de ce numéro parlent de la Chine dans six rubriques différentes : « L’Ecole » et « L’Association », « Tête d’affiche », « Dossier », « La vie des chiffres », « Tribune ». C倪金城e numéro vise notamment à analyser les réussites de l’économie chinoise et à s’interroger sur ses défis et aussi comment les entreprises occidentales peuvent-elles en tirer les fruits.

D’abord, la Chine est évoquée dans les rubriques « L’Ecole » et « L’Association » qui présente les échanges noués avec un certain nombre d’universités chinoises et les initiatives d’animation du réseau des Anciens ENSAE ainsi que leur témoignages personnels.

Ensuite la « Tête d’affiche » André Chieng, formé par le système d’éducation français et installé à Pékin, partage quelques clés de compréhension de la stratégie et des mentalités chinoises sur la base de son expérience biculturelle.

Le « Dossier » retrace les principales étapes du spectaculaire essor de la Chine au cours des trois dernières décennies, et identifie les enjeux des prochaines années, en termes de modèles de développement, d’évolution du système financier, sans oublier les équilibres géopolitiques.

Trente ans après la mise en place d’une politique de réformes et d’ouverture, profitant d’une mondialisation accélérée, la Chine est devenue la seconde puissance économique mondiale. Affichant un rythme de croissance insolent, alors qu’Etats-Unis et Europe demeurent englués dans une lourde crise économique et financière ; forte de réserves de changes colossales qui font d’elle le premier créancier de la planète, la Chine inspire un mélange d’admiration et de crainte. Admiration devant les prouesses technologiques d’un pays qui n’est pas, ou plus seulement l’« atelier du monde ». Crainte de certains face à sa puissance croissante et parfois perçue comme menaçante, mais aussi en raison des défis de gouvernance, sociaux, environnementaux majeurs qu’elle doit affronter et qui conduisent à s’interroger sur la pérennité de son modèle de développement.

Patrick Artus (1975) et Pierre Joly (1978) ouvrent ce dossier par un article tiré d’un rapport récent commandé au Conseil d’analyse économique, dont ils font partie. Ils y décrivent la nouvelle stratégie de croissance chinoise et les difficultés, en termes d’accès aux marchés publics, de nécessité de s’appuyer sur des partenaires locaux, ou de transferts de technologies, que peuvent rencontrer les entreprises occidentales dans leur conquête des marchés chinois.

Jincheng Ni (1990) et Ban Zheng (2009), après avoir rappelé les étapes de la croissance chinoise et souligné les défis actuels de la Chine, dressent les perspectives proposées par le 12ème plan quinquennal qui vient de s’ouvrir. Ils imaginent une évolution vers un modèle « Made for China » et non plus « Made in China », qui verrait la Chine se concentrer de plus en plus sur des activités de services à forte valeur ajoutée répondant à une demande intérieure dynamique.

André Chieng (1978) recourt à la voie des récits épiques de la Chine ancienne et du goût des Chinois pour les jeux d’échec, de go ou de mah-jong, pour nous éclairer sur les mentalités chinoises et livrer des enseignements culturels utiles à ceux qui veulent faire des affaires en Chine en bénéficiant du potentiel offert par l’essor de cette économie ou souhaitent mieux comprendre les stratégies chinoises dans le domaine géopolitique.

De la géopolitique à la finance, il n’y a qu’un pas que franchissent aisément ceux qui voient dans la sous-évaluation du yuan un élément crucial d’une stratégie délibérée de conquête, dans la « guerre économique » que se livreraient les grandes puissances. Jean-Paul Tchang (1978) souligne cependant que les réserves de change massives accumulées par la Chine sont une arme à double tranchant, affectant la conduite de sa politique monétaire et liant son sort à celui des pays occidentaux endettés. L’intégration financière régionale accrue et l’internationalisation totale du yuan qu’il prévoit ne pouvant intervenir qu’à long terme, la « guerre des monnaies » n’est pas pour demain. Stéphane Cieniewski (2000) montre comment la place financière de Hong Kong a joué ces dernières années un rôle majeur dans le financement de l’internationalisation des groupes chinois. Avec la création en 2010 d’un marché off-shore du Renminbi, Hong Kong contribue désormais à l’internationalisation croissante de la monnaie chinoise.

La rubrique « La vie des chiffres » est consacrée à la fiabilité de l’appareil statistique chinois par Stéphane Cieniewski (2000).

L’émergence de la Chine comme l’une des grandes puissances mondiales n’est pas sans susciter craintes et critiques. Dans leur rubrique « Tribune », Jean-Marc Daniel (1979) d’un côté, Antoine Brunet (1966) et Jean-Paul Guichard (1966) de l’autre, mettent en cause, le premier la « sino-béatitude » ou fascination excessive qu’inspire la Chine, dont il relativise les performances économiques et rappelle les dommages collatéraux, notamment en termes environnementaux ; les seconds un « impérialisme chinois » dont la sous évaluation du yuan serait le vecteur de conquête des marchés mondiaux.

Alors, la Chine, le Dragon de l’année ? Les auteurs de cette revue espèrent voir les lecteurs ressortir de ce voyage chinois à travers les témoignages, l’économie, la finance, les notions des stratégies et la statistique avec une perception moins manichéenne des réussites et défis de la Chine, des menaces que son essor suscite et des opportunités qu’elle nous offre.

Bonne lecture !

撰稿: 倪金城 Jincheng NI